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Tu ne donnais point à boire à l’homme épuisé ;
A l’affamé tu refusais le pain.

La terre tombait aux mains de l’homme violent.
L’homme redouté en devenait le maître[1].

Tu renvoyais les veuves les mains vides,
Et les bras des orphelins étaient brisés.

Voilà pourquoi tu es entouré de pièges,
Et troublé par des terreurs subites.

Environné de ténèbres qui t’empêchent de voir.
Et submergé par le déluge des eaux.



    Dieu n’habite-t-il pas dans les hauteurs des cieux ?
Regarde le front des étoiles ; comme il est élevé !
 

  1. Ces malheurs, dans la pensée d’Eliphaz, arrivaient par la faute de Job. Job, en effet, étant juge, avait pour devoir de les empêcher.