Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

De la nuit vous faites le jour ;
Ah ! que votre jour ressemble aux ténèbres[1] !

Quand tout mon espoir est d’avoir l’enfer pour demeure,
Quand j’ai déjà étendu mon lit dans les ténèbres[2] ;

Quand j’ai appelé le tombeau mon père,
Et la pourriture ma mère et ma sœur ;

Où serait donc mon espérance ?
Mon espérance, qui peut la voir ?

Elle est descendue aux portes de l’enfer ;
Si du moins dans la poussière on trouve le repos !..
 

  1. Job trouve une preuve de la folie de ses amis en ce fait qu’ils ont voulu lui inspirer quelque espoir dans un état où il n’y a plus évidemment de place pour l’espérance.
  2. Job s’envisage déjà comme domicilié dans le scheol.