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Es-tu donc né le premier des hommes ?
As-tu été enfanté avant les collines[1] ?

As-tu assisté au conseil de Dieu ?
As-tu attiré à toi toute sagesse ?

Que sais-tu que nous ne sachions,
Quelle notion as-tu que nous ne possédions ?

Nous avons aussi parmi nous des cheveux blancs,
Des vieillards plus riches de jours que ton père.

Fais-tu donc peu de cas des consolations de Dieu
Et des paroles douces que nous t’adressons ?

Où ton cœur t’emporte-t-il,
Et que veulent dire ces yeux hagards[2],
 

  1. Allusion à la Sagesse divine, née, selon les idées des Hébreux, avant toutes les créatures. Les mêmes expressions se retrouvent dans les Proverbes, VIII, 25.
  2. Il faut supposer ici un jeu muet de Job, irrité de l’hypocrisie du discours
    d’Eliphaz.