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Les eaux du lac disparaissent,
Le fleuve se tarit et se dessèche.
Ainsi l’homme qui s’est couché ne se relèvera plus ;
Il ne se réveillera pas, tant que durera le ciel.
Il ne sortira pas de son sommeil.
Oh ! si tu voulais du moins me mettre à part dans l’enfer.
Me cacher jusqu’à ce que passe ta colère.
Me fixer un terme où tu te souviendrais de moi ?
Mais l’homme une fois mort revit-il[1] ?…
Tout le temps de ma station j’ai attendu
Qu’on vînt me relever de mon poste.
Tu m’appelleras, disais-je, et je te répondrai[2],
Tu désireras revoir l’œuvre de tes mains.
- ↑ Job flotte entre le désespoir et la confiance. Tantôt il est frappé de ce fait que jamais homme n’est ressuscité ; tantôt il pense que Dieu pourrait bien le rappeler à la vie, et il se compare dans l’enfer à un soldat en faction qui attend qu’on le relève.
- ↑ Job, dans les moments où il conserve l’espoir que Dieu se souviendra de lui dans l’enfer, croit déjà entendre sa voix qui le rappelle.