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Ainsi vous m’avez failli ;
A la vue du malheur vous avez fui.

Vous ai-je dit : « Donnez-moi quelque chose.
Sacrifiez une partie de vos biens pour moi ;

Délivrez-moi du pouvoir de l’ennemi,
Rachetez-moi de la main des brigands ? »

Enseignez-moi et je vous écouterai en silence ;
Faites-moi voir en quoi j’ai péché.

Les paroles de la vérité sont bien douces ;
A quoi votre blâme peut-il s’appliquer ?

Voulez-vous donc censurer des mots ?
Les discours d’un homme désespéré appartiennent au vent.

Traîtres, vous joueriez au dé l’orphelin ;
Vous trafiqueriez de vos amis.

Voyons, daignez me regarder en face,
Et vous jugerez bien si je mens.