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Rappelle-toi si jamais un innocent a péri,
Si quelque part des justes ont été exterminés.

Pour moi, j’ai vu que ceux qui labourent l’iniquité
Et qui sèment la souffrance la recueillent.

Au souffle de Dieu ils disparaissent,
Ils sont consumés par le vent de sa colère.

Le rugissement du lion est étouffé.
Les dents du lionceau sont brisées.

Le lion meurt faute de nourriture,
Et les petits de la lionne sont dispersés.


    Une parole m’a été portée furtivement,
Et mon oreille en a saisi un léger murmure[1].
 

  1. Pour donner plus d’autorité à sa doctrine, Eliphaz feint de l’avoir reçue d’une révélation céleste.