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Les petits et les grands s’y rencontrent.
L’esclave y est libre de son maître.




    Pourquoi la lumière est-elle donnée au malheureux.
Et la vie à ceux dont l’âme est pleine d’amertume,

Qui attendent la mort, sans que la mort vienne,
Qui la cherchent plus ardemment qu’un trésor.

Qui sont heureux jusqu’à en tressaillir,
Et se réjouissent, quand ils ont trouvé le tombeau ;

A l’homme dont la route est couverte de ténèbres,
Et que Dieu a entouré d’un cercle fatal ?

Mes soupirs sont devenus comme mon pain,
Et mes gémissements se répandent comme l’eau ;