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prise. Au verset 13, nous voyons un jeune homme, accompagné des jeunes gens du village, au pied d’un pavillon situé au fond d’un jardin. Il appelle sa bien-aimée et lui demande de lui faire entendre sa voix. Au verset 14, la bien-aimée répond et prie le jeune homme d’attendre. Il est évident que le jeune homme est l’amant de la Sulamite et que les jeunes gens sont ses paranymphes. Les amants se sont donné leur foi (viii, 6). Maintenant le mariage s’apprête, et tout le village prend part aux poursuites du berger. Il y a ici sans doute quelque allusion à ces usages qu’on retrouve encore dans les pays où les mœurs anciennes se sont conservées, et qui consistent à imposer aux fiancés une série de recherches vaines, d’attentes et de déceptions. La réponse par laquelle la Sulamite engage son amant à fuir, ne peut guère se prendre que comme une plaisanterie. En effet notre verset est calqué sur le verset ii, 17, où l’amante captive invite dans les mêmes termes le berger à revenir. On sent, du reste, que tout cet appendice, depuis le