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son de sa mère, près de laquelle commença leur amour. À l’effusion la plus tendre succède, comme dans les morceaux V et VII, un évanouissement entre les bras de l’amant. Cet évanouissement est la formule ordinaire qui marque la fin des actes, et il semble d’abord que l’acte que nous discutons devrait se terminer ici. La Sulamite, en effet, vient de résister à une épreuve qui, dans la série du poëme, sera la dernière ; une scène voluptueuse dont elle a été témoin n’a fait que la raffermir dans sa vertu. Le prix de la victoire est, comme dans les autres actes, la réunion des deux amants. Seulement, cette réunion devant être définitive, le poëte sent avec délicatesse qu’elle ne doit s’opérer qu’au village. La Sulamite ajourne donc les derniers gages de son amour jusqu’au moment où son ami l’aura ramenée à Sulem.

XIV. Ici nul doute encore sur la marche du poëme. La scène commence par l’exclamation accoutumée du chœur, modifiée selon les besoins de la