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interprètes que c’était par un sentiment de jalousie qu’elle refusait les services de ses amies. Mais le principe que nous avons établi pour les versets i, 4 ; ii, 4 ; v, 1, et qui trouvera encore de nombreuses applications, à savoir que l’acteur indique en général par un verbe au prétérit l’action qui, selon nos habitudes théâtrales, se passerait au moment où il parle, nous donne la clef de ce passage. On ne peut guère douter qu’entre le verset 1 et le verset 2 n’ait lieu la rencontre des deux amants. Le morceau finit ainsi comme les trois premiers actes, et forme un acte à lui seul.

Ici, comme dans le morceau VII, la jeune fille raconte un dialogue qui est censé avoir lieu entre elle et son amant, et qui, selon les habitudes de notre théâtre, devrait être présenté directement ; car, quoique le discours de l’amant au verset v, 2, ne soit pas précédé de ﬠנה ואמר, comme au verset ii, 10, la reprise du verset 4 indique clairement que c’est la jeune fille qui récite