Page:Ernest Renan - Cantique des cantiques, Calmann-Levy, 1884.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.

scène ne finit pas cette fois par un évanouissement, mais par la réunion des deux amants et par la fête du chœur.

Et qu’on ne m’objecte pas que le chœur, composé au commencement de l’acte de bourgeois de Jérusalem, ne peut être le même que celui que l’amant invite ici à se réjouir avec lui. Le chœur, dans notre poëme, n’a pas une rigoureuse identité. C’est un personnage neutre, représentant en quelque sorte la foule des spectateurs, et exprimant les sentiments que la situation suggère. Qu’on ne s’arrête pas non plus à cette circonstance que la scène du morceau VIII, qui nous montre l’entrée triomphale de Salomon avec sa nouvelle épouse, est antérieure par le temps aux scènes des actes précédents, qui se passent toutes dans le harem. Cette objection serait fondée si les actes de notre poëme étaient consécutifs, c’est-à-dire si chacun d’eux reprenait l’action où l’a laissée l’acte précédent. Mais il n’en est pas ainsi ; les actes sont en quelque sorte parallèles. Chacun