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réellement de Jérusalem, et la réunion au village n’est montrée qu’en perspective et en imagination.


VI. Le sixième morceau (ii, 8-17) ne laisse place à aucun doute. La jeune captive rêve à son amant. Elle croit l’entendre et l’apercevoir derrière les barreaux de la fenêtre. Elle lui prête un discours passionné et établit une sorte de dialogue entre elle et lui. L’amant est censé hors du sérail, au pied d’une tour escarpée (vers. 14) ; il demande à son amie de lui faire entendre sa voix ; elle répond par une chanson de printemps, qu’ils chantaient probablement au village, et qui leur sert de signe de reconnaissance. Elle finit en protestant qu’elle n’appartiendra jamais qu’à son amant, et elle l’engage à revenir le soir. Tout le temps il est douteux si cette scène doit être considérée comme un rêve ou comme une réalité. Il est difficile également de dire si, dans l’intention du poëte, cette scène est un monologue renfermant un dialogue récité par l’héroïne, ou si le