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mieux croire que les mots que nous discutons en ce moment appartiennent au même personnage. C’est un cri de détresse qu’elle pousse vers celui qu’elle aime. Dans les scènes qui vont suivre, nous verrons de même l’héroïne ne tenir aucun compte de l’entourage, et parler à son amant comme si elle était seule au monde avec lui.

Il viendra peut-être à la pensée de quelques personnes, en suivant ce système, de placer également les premiers mots « Qu’il me baise… » dans la bouche de l’héroïne. Mais cela n’est guère admissible ; car, d’abord, il n’est pas naturel que la jeune fille qu’on enferme dans le harem demande à son amant un baiser avant de lui demander sa délivrance ; en outre, la seconde partie du verset 2 est sans contredit dans la même bouche que la fin du verset 4. Or, cette fin du verset 4 est la partie qui appartient le plus évidemment aux femmes du harem.


II. Le second morceau (i, 5-6) est parfaitement