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et indubitables à une action dramatique dont on entrevoit sans peine la contexture générale. Plusieurs traits de ces morceaux, en effet, n’offrent aucun sens si on envisage les pièces où ils se trouvent comme de simples romances détachées. D’un autre côté, quand on cherche dans le poëme un développement régulier analogue à celui de nos drames, on rencontre d’insolubles difficultés, et on est tenté de croire que l’ordre des scènes a été interverti ou que quelques morceaux ont été égarés. Un examen minutieux de tout le poëme, fait verset par verset, peut seul nous donner la clef de ce problème singulier.


Deux points sont admis de tout le monde : c’est 1o que le poëme est en dialogue, bien que la distinction des personnages ne soit pas indiquée ; et 2o qu’il se divise en parties distinctes, analogues à nos actes ou à nos scènes. Des espèces de refrains revenant assez régulièrement en certains endroits, ne laissent aucun doute sur ce second point. Ainsi, après le