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deur. Une étude attentive de ces écrits donnés tous pour religieux nous révèle de nombreuses traces d’une vie profane, qui, n’ayant pas été le côté le plus brillant du peuple juif, a été naturellement rejetée dans l’ombre. Par un miracle étrange, et grâce à une méprise pour laquelle la critique ne saurait se montrer bien sévère, puisqu’elle nous a conservé le plus curieux peut-être des monuments de l’antiquité, un livre entier, œuvre de ces moments d’oubli où le peuple de Dieu laissait reposer ses espérances infinies, est venu jusqu’à nous. Le Cantique des Cantiques n’est pas la seule page profane que renferme la Bible, mais c’est de beaucoup celle pour laquelle les scribes qui ont décidé du sort des écrits hébreux ont le plus élargi leurs règles d’admission. J’ai donc cru