milieu du dédale des sens anagogiques, tropologiques, etc., que reconnaissaient les interprètes chrétiens, le sens littéral était à peu près le seul que l’on négligeât. Remarquons enfin que l’argument susdit repose sur une notion très-fausse de la canonicité chez les juifs. L’idée d’un canon strictement limité et d’une inspiration divine s’étendant uniformément à tous les livres contenus dans ce canon est une idée chrétienne et non juive[1]. Les anciens docteurs juifs se permettent des critiques de fond contre des livres réputés sacrés, contre l’Ecclésiaste, par exemple, et contre le Cantique[2]. Quand l’opinion se prit à regarder les anciens livres indistinctement comme un répertoire de sagesse, le choix n’était plus à faire. Le temps avait tranché la question ; tout ce qui restait de la vieille littérature, même ce qui ne correspondait pas
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