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langue brève, synthétique, énigmatique, à laquelle on préférait dans l’usage vulgaire des tours plus analysés et plus développés comme en offre l’araméen. Il n’est aucun des idiotismes dont on a voulu tirer des conclusions pour l’âge moderne du Cantique qui ne s’explique ainsi d’une façon suffisante. Si le style a quelque chose de lâche et de bien différent de celui de la vieille poésie hébraïque, il faut se rappeler que cette torsion violente, semblable à celle d’une corde fortement tissée, qui caractérise le vers de Job, par exemple, ne pouvait convenir à une composition destinée à d’aussi humbles usages. La langue de Plaute a de même beaucoup plus de ressemblance avec la basse latinité que celle de Cicéron ou de Sénèque. — Quant aux mots où l’on a cru trouver des traces d’influence grecque ou persane, un seul mérite considération, c’est le mot pardès, « parc. » Ce mot, selon l’opinion commune, ne serait entré dans l’hébreu, comme dans les autres langues de l’Asie occi-