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à Jérusalem, même aux époques où cette ville suivit les voies les plus profanes. Nulle trace non plus d’un personnel d’acteurs ni d’institutions quelconques se rapportant à des représentations scéniques. On peut même dire a priori que de telles institutions eussent offert bien vite une apparence de pratiques idolâtriques ; nul doute que le peuple n’y eût vu des fêtes de Baal, et que, parmi les déclamations des prophètes, qui souvent poursuivaient des objets beaucoup plus inoffensifs, il n’y en eût de dirigées contre un usage aussi contraire à la simplicité de l’esprit hébreu. Le grand-prêtre Jason encourut la malédiction de ses coreligionnaires pour avoir établi un gymnase à Jérusalem et y avoir célébré des fêtes grecques[1] ; Hérode, en construisant un théâtre dans sa capitale, blessa bien plus profondément encore la conscience juive[2]. Le manque de goût pour les

  1. II Macch, iv, 11 et suiv.. 22 et suiv.
  2. Joseph. Antiq. XV, viii, 1 ; De bello jud. I, xxi, 8.