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Heureusement une troupe de Français accourut. Les ennemis s’enfuirent. Ils ne pouvaient croire qu’un homme les avait arrêtés à lui tout seul. Ils racontèrent que c’était le diable lui-même qui les avait empêchés de passer.

Les Français furent très fiers du courage de Bayard. Ils l’appelèrent le chevalier sans peur et sans reproche.


— 3. La bonté du chevalier Bayard. — Un jour, les Français prirent la ville de Brescia. Les habitants s’attendirent à souffrir toute sorte de misères.

Le chevalier Bayard qui avait été blessé dans le combat fut porté dans une maison habitée par une dame et par ses deux filles.

La dame trembla quand elle le vit arriver. Elle avait peur qu’il ne fît du mal à elle et à ses filles.

Mais Bayard lui dit : « Madame, personne ne vous fera de mal ; soyez bien tranquille. »

Il resta là cinq semaines. Les jeunes filles, pour le désennuyer, chantaient. Ou bien il les regardait travailler à l’aiguille, et causait gentiment avec elles.

Au bout de cinq semaines, le bon chevalier fut guéri ; alors il parla de s’en aller.

La dame voulut lui donner une grosse somme de pièces d’or pour le remercier de l’avoir sauvée avec ses filles.

Bayard prit les pièces d’or ; mais il commanda aux demoiselles : « Tendez vos tabliers ». Elles obéirent et il versa dans les tabliers les pièces d’or. « Tenez, leur dit-il, cela vous fera une dot pour vous marier. »