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partait joyeuse en chantant. Des musiciens jouaient de leurs instruments.

Toutes ces troupes se réunirent, et ce fut une armée de plus de cent mille hommes. Pierre l’Ermite les commandait.

Les pauvres gens ne savaient pas qu’il faudrait marcher longtemps, longtemps, avant d’arriver. Quand ils apercevaient une ville, ils demandaient si c’était Jérusalem.

Ils marchèrent pendant des mois et des mois.

Ils arrivèrent au bout de la France. Ils traversèrent l’Allemagne, puis d’autres pays encore. Beaucoup moururent en chemin, de maladie, de fatigue ou de misère. Les survivants arrivèrent au bout de l’Europe, à Constantinople.

Ces pauvres gens passèrent ensuite sur des barques le bras de mer qui sépare l’Europe de l’Asie.

Arrivés en Asie, ils furent attaqués par les Turcs, qui les massacrèrent presque tous. Aucun d’eux ne vit Jérusalem.

Presque aucun d’eux ne revit le village d’où il était parti joyeux et chantant.


— 3. La croisade des seigneurs. — Les seigneurs ne partirent qu’un peu plus tard pour Jérusalem. Godefroy de Bouillon, duc de Lorraine, les commandait.

Arrivés en Asie, ils eurent beaucoup à souffrir. Les Turcs avaient ravagé le pays ; les croisés ne trouvaient pas de quoi se nourrir.

Presque tous les chevaux périrent. Des chevaliers montèrent alors sur des bœufs. On mit des bagages