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contre des seigneurs coiffés de leurs casques de fer, protégés par leurs cuirasses, armés d’épées et de lances ? Pourtant, ils se choisirent un chef et ils commencèrent la guerre contre les seigneurs.

Les seigneurs tuèrent un grand nombre de ces malheureux. À d’autres, ils crevèrent les yeux ou coupèrent les poignets. Puis ils les renvoyèrent dans leurs villages, pour faire peur à ceux qui auraient envie de se révolter.

Et les pauvres paysans continuèrent à souffrir de leurs grandes misères.


— 3. Les villes. — Les habitants des villes, qu’on appelait des bourgeois, étaient plus heureux que ceux des campagnes.

Les seigneurs n’osaient pas les maltraiter comme ils maltraitaient les paysans.

Dans beaucoup de villages, les paysans habitaient des maisons éloignées les unes des autres. Ils ne se connaissaient guère et ils n’aimaient pas à causer.

Les bourgeois habitaient les uns tout près des autres. Ils se rencontraient à chaque instant dans les rues. Ils aimaient à causer entre eux.

Ils s’entendirent pour ne pas se laisser maltraiter par leur seigneur. Ils lui promirent de lui donner chaque année une bonne somme d’argent, à condition qu’il les laisserait tranquilles pour tout le reste.

Les villes pouvaient se défendre contre leurs seigneurs, car elles étaient entourées de murs.

L’image vous montre la ville de Carcassonne.

Vous voyez d’abord un premier mur bas, avec des tours de distance en distance ; puis, un second