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leurs enfants. Les parents et les amis qu’ils ont invités emplissent la grande salle.

Tout ce monde écoute avec attention. Le seigneur a le coude sur le genou et le menton dans la main. La dame tient la tête haute et ouvre de grands yeux. Derrière elle, un jeune homme se lève et se penche pour mieux écouter.

C’est qu’elle est bien belle, l’histoire que récite le trouvère ! Vous la connaissez : c’est l’histoire du neveu de Charlemagne, Roland, qui mourut à Roncevaux, tenant serrée contre sa poitrine sa bonne épée Durandal.

Les seigneurs aimaient les histoires comme celle-là, où l’on racontait les beaux coups de lance ou d’épée donnés dans les batailles ; car ils étaient braves et ils aimaient la guerre par-dessus toutes choses.


— 5. L’armement du chevalier. — Depuis son enfance, le seigneur était préparé à la guerre. Il n’apprenait pas à lire ni à écrire. Il apprenait à tirer de l’arc, à se servir de l’épée, de la lance et de la hache, à sauter les fossés, à escalader des murs, à monter à cheval.

Il apprenait à n’avoir peur de rien.

Quand il avait vingt et un ans, il devenait chevalier après une grande cérémonie.

Il commençait par passer la nuit en prières dans la chapelle du château. Quand le jour était venu, il assistait à une grand’messe.

Après la messe, il y avait un grand dîner, qui durait longtemps, car on mangeait et on buvait en ce temps-là beaucoup plus qu’aujourd’hui.