de famille. Il va le conduire en prison. La mère et les enfants pleurent. Ils seront longtemps sans revoir le malheureux, car, lorsqu’on avait acheté du sel à un contrebandier, on était puni comme si on avait commis un grand crime.
Punir si sévèrement pour une chose comme celle-là, c’était une injustice.
— 4. Jeune colonel et vieil officier. — Vous voyez un colonel à cheval. Il passe la revue de son régiment. Il est jeune, il a vingt ans.
Il parle à un lieutenant. Ce lieutenant est vieux. Il a reçu des blessures à la guerre.
Le jeune homme est déjà colonel parce qu’il est riche. En ce temps-là, on achetait le grade de colonel, qui coûtait fort cher. Il fallait aussi, pour devenir colonel, avoir des amis auprès du roi. Le vieil officier est pauvre ; il n’a pas d’amis auprès du roi. Il a beau être brave et bien faire son service. Il ne sera jamais colonel.
Ainsi, dans ce temps-là, des hommes arrivaient aux belles places sans les avoir méritées. D’autres hommes qui avaient du mérite n’étaient pas récompensés. C’était une injustice.