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Pourtant ils n’étaient pas toujours d’accord. Ils discutaient souvent, sans se fâcher. Le roi disait à Sully en riant : « Mon ami, vous êtes une bête. »

D’autres fois, ils se fâchaient pour de bon, mais la brouille ne durait pas longtemps. Ils ne pouvaient pas se passer l’un de l’autre.

C’était Sully qui tenait les comptes du roi. Il les tenait bien et il fit des économies. Henri Quatre et Sully travaillaient tous les deux à guérir les maux que la guerre avait faits. Ils aimaient les paysans qui avaient tant souffert.

Le roi espérait que la paix ferait finir leurs misères, et leur permettrait de mieux se nourrir. Il disait : « Je veux que les paysans mettent la poule au pot tous les dimanches. »


— 6. Henri Quatre est assassiné. — Henri Quatre s’était fait catholique ; mais il avait permis aux protestants de garder leur religion, et défendu à tout le monde de les maltraiter.

Alors, il n’y eut plus de guerre entre les catholiques et les protestants, et la France fut tranquille.

Mais il y avait des catholiques qui croyaient que le roi ne s’était pas fait catholique pour de bon, et qui lui en voulaient.

Henri Quatre pensait souvent qu’il serait assassiné, et alors, lui qui était si gai, il devenait triste.

Un jour du mois de mai 1610, il était plus triste qu’à l’ordinaire. Il marchait à grands pas dans sa chambre, en disant : « Ils me tueront ! Ils me tueront ! »

Il parla d’aller voir Sully, mais il ne pouvait se