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Expérience 20.

Un centimètre cube de vin récemment mis en bouteille, fut ensemencé dans un tube de gélatine, et ne donna naissance à aucune colonie tant moisissure que microbe. Après quelques jours une mince pellicule de moisissure se développe à la surface du liquide ; nous ajoutons quelques centimètres cubes de culture de bacille fluorescent ; très rapidement les moisissures disparaissent et un essai quantitatif fait deux mois après indique l’absence complète de moisissure ; nous ne retrouvons que quelques microbes.

Si des expériences étaient pratiquées dans ce sens, peut être pourrait-on mettre certaines substances alimentaires à l’abri des atteintes des moisissures par l’injection de cultures microbiennes inoffensives.

En résumé, la lutte pour la vie entre les moisissures et les bactéries semble tourner au profit de ces dernières. N’y a-t-il pas des cas où les moisissures peuvent triompher et, sinon tuer les bactéries, du moins paralyser certains de leurs effets nocifs ?

Dans toutes les expériences qui précèdent, ce que nous constatons, c’est le résultat brutal de la lutte ; les moisissures disparaissent ; mais rien ne dit qu’avant de périr elles n’aient pas porté une atteinte quelconque à la viru1ence des microbes et peut-être à leurs propriétés pathogènes.

Dans le but de voir si en effet il en résultait une diminution dans la virulence des microbes, nous avons inoculé à des cobayes, des cultures de microbes pathogènes, simultanément avec des cultures de moisissures.