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Les Balthazars modernes s’enivrent chaque soir dans de nouveaux banquets ; ils appellent cela faire la guerre. Mais la main a reparu, la main sanglante qui traçait, sur les murs des salles de festin, ces trois mots : Manè, Thécel, Pharès !


XXV.   J’expliquerai ces mots :

Manè. — Les hommes d’Occident sont divisés dans le travail de leurs mains et dans le travail de leurs têtes. Ils sont vieux ; leurs jours sont comptés.

Thécel. — Avant que le coq gaulois ait chanté trois couplets de la célèbre Marseillaise, ils auront abandonné leurs drapeaux, jeté leurs fusils dans les fossés ; ils se seront débandés comme des passereaux. Et les cantinières, relevant leurs cotillons par dessus les épaules, leur crieront : regardez, regardez comment sont faits les hommes ! — Sabaoth ! Sabaoth ! !

Pharès. — Leurs propriétés seront saccagées parce qu’elles ont été acquises par la rapine. Leurs femmes seront violées parce qu’ils les ont marchandées comme des prostituées. Les biens et les baisers et le luxe du Midi seront prodigués aux jeunes Cosaques, les beaux Slaves aux armes brillantes !

Manè, Thécel, Pharès. C’est-à-dire, en langue civilisée : Décadence, Thrahison, Envahissement de l’Occident. — MORT DU MONDE. — C’est-à-dire, en langue socialiste, Transformation, Rénovation, Révolution, Conservation, Progrès, Résurrection de l’Humanité. — VIE NOUVELLE.


XXVI.   Écoutez ! Le cor chante un pamphlet sanglant. Le glaive étincelant du Nord va passer à travers les nations ; il fera couler leur sang comme l’eau des fontaines.