Page:Ernest Cœurderoy - Hurrah !!!.djvu/419

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Par milliers les îles de corail sortent du sein des eaux. Et, différentes de nos pauvres femmes, les eaux enfantent dans l’allégresse !

Jamais soleil de printemps ne me parut aussi jeune que ce jeune soleil ; jamais fière Andalouse ne réunit sous sa mantille traits de vierge et de mère plus parfaits que ceux de la jeune Océanie.

Amant fidèle, l’Océan presse sa fiancée dans ses bras verts, et baise avec respect ses pieds cambrés !

— Et me tournant vers l’Ange des Révolutions, je m’écriai : Grand ! trois fois Grand ! sois loué par les hommes, toi qui tires les mondes des abîmes sous-marins !!

Et de ses mille voix l’Océan chantait avec moi ! Et de ses mille vagues il dansait, approuvant mes paroles !!

Et je dis encore :

Voici : la mer sourit. Sur sa face de cristal je vois beaucoup de rides ; des vaisseaux innombrables la sillonnent ; les vagues bondissent autour et répètent les clameurs bronzées des canons.

Qu’ils sont agiles et bien parés tous ces navires ! Les cygnes ne sont ni plus brillants ni plus rapides ! Que de voiles et de pavillons au vent ! Que d’hommes balancés sur l’éternel abîme ! Que de chants variés dans l’immense harmonie !

Salut ! Océan, père de la vie, berceau de toutes ces îles qui dorment, paisibles, sur ton immensité !

— Et me tournant vers l’Ange des Révolutions, je m’écriai : Grand ! trois fois Grand ! Sois loué parmi les hommes, toi qui pousses des peuples vers les mondes nouveaux !!

Et de ses mille voix l’Océan chantait avec moi ! Et de ses mille vagues il dansait, approuvant mes paroles !!

Et je dis encore :