Nord, dont l’esprit se détache si facilement des lieux et des héritages. De leur côté, ceux-ci, voyant que la terre gagne par le travail régulier et intelligent, se fixeront davantage. — Ainsi se substituera à la propriété aubaniale la possession viagère et laborieuse qui respecte la justice et satisfait les instincts égoïstes de l’individu.
Il en sera de même pour le mode d’habitation. — les civilisés se construisent de grandes capitales dans lesquelles ils s’entassent autant qu’il leur est possible : au contraire, les hommes du Nord errent dans des steppes éloignées de tout. De ce nouveau contraste résultera, pour l’humanité nouvelle, une manière de vivre qui ne sera ni l’existence errante des Slaves, ni l’agglomération des civilisés. Quand ils y seront appelés par leurs affaires, les hommes habiteront les grandes villes devenues hôtelleries pour les personnes, entrepôts et centres de circulation pour les richesses universelles. Mais les produits seront fabriqués dans les campagnes, et les travailleurs y vivront. Ainsi, les hommes gagneront en santé, parce qu’il n’y aura plus d’encombrement de population ; et la terre gagnera en fertilité, parce que étant plus uniformément peuplée de proche en proche, elle sera mieux cultivée et rapportera davantage. (Cette pénétration réciproque des villes et des campagnes s’observe déjà de plus en plus au milieu des nations industrielles, dont le bien-être et la richesse sont le plus élevés, en Angleterre, par exemple.)
De même pour la Patrie. — Les hommes régénérés n’attacheront plus autant de prix à des limites conventionnelles de territoires qui varieront chaque jour ; ils chercheront, pour se grouper, d’autres raisons déterminantes, et les trouveront dans leurs sympathies, leurs habitudes, l’analogie de leurs travaux, l’appropriation des climats à