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je succomber dans la terrible épreuve, je préfère la cautérisation à la lente agonie.


XVIII.   On a semé des comptoirs, des poignards et du poison : on recueillera des disettes, du sang et des cadavres noirs. L’année qui vient sera plus désolée que ne fut celle-ci. — Le Vésuve inondera de ses laves l’Italie soulevée ; la Péninsule Ibérique retentira du fracas des guerres civiles de Cadix au cap Finistère. — Le ciel refusera ses pluies à la terre desséchée ; des maladies inconnues jusqu’alors ravageront les cultures ; les fruits pendront verts aux branches des arbres pendant les chaleurs d’un automne torride. On criera : maudit soit le Seigneur qui a créé le fruit de la vigne ! Les juments gracieuses et les blanches génisses resteront stériles. — Les hommes saisis de désespoir courront aux mers immenses, aux fleuves rapides, aux puits profonds, pour y chercher leur fin. — Par les rues des capitales se croiseront la Guerre civile et la Guerre nationale, le sabre au poing. La détresse bâillante s’étendra sur le monde comme sur une couche voluptueuse et le serrera dans ses bras crispés. — Les douleurs de l’enfantement ne seront plus supportables. Le croup moissonnera les petits enfants. La Mort n’épargnera plus que les vieillards !


XIX.   Elle viendra aussi la Trahison au front chauve, aux yeux vitreux, aux doigts froids, trébuchant sur ses pieds fourchus, l’Italienne au teint plombé qui tue par le poison parce qu’elle ne sait plus donner un coup de stylet. « Une victoire s’achète comme autre chose, écrit en fort bon français P.-J. Proudhon, pourvu qu’on y mette le prix. »

— Arrêtez, dites-vous, il est défendu de parjurer la France, le pays du vivace bonheur ! — Eh ! puis-je donc, moi, fermer les yeux sur les tripotages civils et militaires