et meurt en détail à mesure qu’il se reproduit. La nation, dont la langue et les idées se généralisent et s’altèrent au milieu des autres est destinée à se dissoudre bientôt dans le mouvement ethnographique. — Ainsi de la France actuelle.
Telle est la loi de la Révolution. Sa puissance ne s’arrête devant rien dans la nature. Son bras passe sur les nations vieillies, et de plus jeunes qu’elles les enterrent au son des instrument guerriers.
Certes, il est pénible aux hommes de se sentir mourir et de ne pouvoir prolonger leur vieillesse ni à prix d’or ni à prix de courage ; il est affligeant pour des enfants de porter le deuil de leurs pères ; il est humiliant pour notre orgueil de voir des cités opulentes s’écrouler comme des murs lézardés.
Mais quoi ! sommes-nous seuls sur la terre ! Ne vivons-nous pas des autres êtres comme les autres êtres vivent de nous ? Les transformations ne sont-elles pas utiles et fatales ? Et si elles nous détruisent sous une forme, ne nous reproduisent-elles pas sous une autre ?
XII. Plus l’homme se rapproche du terme de sa vie, plus il se montre effrayé de l’idée de mort, plus il aime s’aveugler sur la nature du mal qui l’entraîne au tombeau.
L’enfant ne sait pas qu’on peut mourir. L’homme, dans la force de l’âge, se raidit contre le danger. Le vieillard, au contraire, supporte avec impatience qu’on lui parle des maladies qui ont enlevé ses aïeux.
Ainsi la France vieillie, ne se sentant plus assez de forces pour repousser l’invasion qui la menace, se refuse à voir la puissance du géant du Nord reconnue par le monde entier.
Et si quelqu’un s’avise de la tirer de son sommeil par