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mais non d’immobilité. Pour se conserver, elle doit subir une transformation générale.

De cette transformation résultera, pour tous les peuples européens, le bien-être, et pour chacun d’eux la liberté. La vie n’est possible que dans ces conditions.

Si, depuis Charlemagne, les races franco-saxonnes ont pu faire reconnaître aux nations méridionales la suprématie de la force, en quoi serait-il plus monstrueux que de nouveaux barbares infligeassent aux nations franco-saxonnes la peine du talion ? Le mouvement universel ne tient pas compte des vanités et des chauvinismes.

Les institutions civilisées de l’Occident et les ressources matérielles de l’Orient n’étant pas disposées pour nous faire vivre, l’Europe actuelle ne peut renaître que par la plus complète des rénovations, par la Mort !


V.   Des forces supérieures et fatales imposent à tout être la nécessité de se transformer. L’homme est tenu d’harmoniser son mouvement fini et spécial sur un mouvement plus infini et plus général. À son libre arbitre est laissée seulement la faculté de s’accommoder le mieux qu’il peut sur les transformations qu’il subit.

Je définis toute révolution une crise vitale. Et cette crise se produit dans les sociétés chaque fois que des besoins nouveaux se manifestent et ne sont plus satisfaits par des ressources anciennes. Une révolution, c’est l’harmonisation des besoins et des ressources, l’utilisation des forces, la satisfaction des désirs.

Qu’on se persuade que la Révolution est utile à la société comme la crise à l’homme. La société ne peut rester immobile au milieu du monde en mouvement. Quand des obstacles s’opposent à son évolution, ils provoquent en elle un effort extraordinaire de la puissance vitale. Si la Crise manquait à l’Humanité, elle succomberait par défaut de