mouvements des objets qui le constituent. D’où résulte encore que chaque objet est forcé de s’accommoder à nouveau sur ces dérangements, et que cette nécessité se renouvelle d’autant plus souvent pour un être qu’il est placé plus bas dans l’échelle générale.
Ce système de transformations continues est le seul possible, parce que lui seul tient compte de la double propriété que possèdent les corps d’être libres individuellement, et universellement solidaires. La Transformation est donc inéluctable, et le mouvement de circulation qu’elle imprime d’autant plus accéléré qu’on l’observe dans des sphères plus restreintes.
L’homme en particulier, s’il peut occasionner, par un seul de ses mouvements, une immense révolution parmi des êtres plus faibles actuellement que lui, l’homme est contraint en retour de subir les révolutions que déterminent les mouvements des êtres actuellement plus forts que lui. Le vaniteux roi de la création devra s’incliner, comme Pyrrhus, jusqu’à la tombe, devant la supériorité momentanée de la tuile, et la France fière baiser les éperons d’or de Napoléon-le-Flegmatique !
Absolument parlant, aucun être n’est plus fort ni plus durable que les autres. Le plus imperceptible et le plus inanimé de tous peut causer la mort de l’homme, de même que l’homme finit par détruire des êtres beaucoup plus puissants que lui. Si l’on pouvait faire la somme des transformations universelles, on trouverait bien certainement que, pour un être quelconque, les pertes et les gains occasionnés par la transformation se balancent.
C’est donc bien faussement qu’au point de vue même de notre égoïsme, nous appelons perturbations, cataclysmes, désastres et déluges les révolutions d’ordre général, la Naissance, la Mort et les modifications de toutes sortes qui surviennent dans les rapports entre l’homme et l’uni-