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grie, la moitié septentrionale de l’empire Turc ; enfin les éléments slaves répandus dans toute l’Europe et principalement dans la Grèce et l’Allemagne. Ainsi envisagée, la Russie comprend les deux tiers de l’Europe continentale. Dans le courant de ce travail, je développerai les rasions qui me font considérer la Russie comme le noyau des races Slaves, comme l’avant-garde de la civilisation socialiste, et la réserve laissée au Nord par l’invasion barbare. — À présent, je me contente de justifier cette classification en faisant observer que, semblables à la Russie, les races slaves ne jouent de rôle principal en Europe que depuis trois siècles ; — qu’elles ébauchent comme elle une civilisation nouvelle ; — que la masse de leur population est encore mineure comme la masse des populations russes ; — que les Slaves ne sont encore, ainsi que les Russes, qu’aux guerres de conquête et aux influences de dynastie ; — que la Russie ralliera forcément ces races dans une action commune, parce qu’elles les absorbe toutes dans une étroite communauté d’origine, de force, de coutumes et de langage.


II.   Seule une grande race humaine n’a pas encore rempli sa mission sur la terre : c’est la race slave. Devant elle s’ouvre l’avenir ; par elle s’accomplira la Révolution démocratique et sociale universelle !

Tout présage à cette famille d’hommes des destinées sublimes. Elle occupe la plus vaste étendue de l’Europe : on la retrouve dans les plaines de Russie et de Pologne, dans les steppes d’Asie, dans la Bohème et la Hongrie vaillantes, dans l’Illyrie couverte de forêts, et dans ces riches contrées de l’empire Turc qui s’appelèrent jadis la Macédoine, l’Épire et la Thessalie.

Séparées les uns des autres, répandus au milieu des nations les plus diverses, courbés sous les jougs les plus des-