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XVII.   Ces paroles vont se réaliser, que l’inspiration prophétique arrachait à Fourier dès 1808 :

« Nations infortunées ! vous touchez à la grande métamorphose qui semble s’annoncer par une commotion universelle. C’est vraiment aujourd’hui que le présent est gros de l’avenir et que l’excès des souffrances doit amener la crise du salut. À voir la continuité et l’énormité des secousses politiques, on dirait que la nature fait effort pour secouer un fardeau qui l’oppresse. Les guerres, les révolutions embrasent incessamment tous les points du globe : les orages à peine conjurés renaissent de leurs cendres, de même que les têtes de l’hydre se multipliaient en tombant sous les coups d’Hercule. La paix n’est plus qu’un leurre, qu’un songe de quelques instants ; l’industrie est devenue le supplice des peuples depuis qu’une île de pirates entrave les communications, décourage les cultures des deux continents et transforme leurs ateliers en pépinières de mendiants. L'esprit mercantile a ouvert de nouvelles routes au crime : à chaque guerre, il étend ses déchirements sur les deux hémisphères et porte jusqu’au sein des régions sauvages la cupidité scandaleuse de la Civilisation. Nos vaisseaux n’embrassent le monde civilisé que pour associer les Barbares et sauvages à nos vies et à nos fureurs. Oui, la Civilisation devient plus odieuse aux approches de sa chute : la terre n’offre plus qu’un affreux chaos politique : elle appelle le bras d’un autre Hercule pour la purger des monstruosités sociales qui la déshonorent ! »

Comme les bourgeois phalanstériens auraient peur du bonhomme Fourier, s’ils savaient le lire ! !


XVIII.   L’attitude pacifique jusqu’à la lâcheté des nations occidentales ne tient pas à un gouvernement, à un