vivifia l’une, par l’âme qui dirigea l’autre. Et tu passes, poussant un soupir à la fraîche brise des matins, la brise d’espoir et d’amour qui court, en automne, sur les fleurs qui penchent et prend soin de leurs graines abandonnées ! Et tu passes, mon frère, et tu dis : ce n’est pas même honorer les morts que de rester agenouillé sur la mousse humide, mais c’est les aimer que de verser, pour la cause qu’ils défendaient, jusqu’à la dernière goutte de son sang ! Voilà ce que tu dis, mon frère, et une voix s’élève en toi qui crie : La cause que tous les hommes défendent, c’est le Bonheur !
Homme déshérité, mon frère en Christ et en Révolution ! Laisse donc la chair des cadavre et le marbre des statues pour ce qu’ils valent : pour un peu de pierre et un peu de poussière ! Laisse Paris pour ce qu’il est : un amas de décombres, un foyer de corruption ! Et de tes morts glorieux, de ceux qui tombèrent en Juin 48 ou sous les drapeaux de la République romaine, ne divinise que les grands desseins. Et de ce Paris ne recueille, frère, que les aspirations sublimes. Le Paris actuel, c’est l’escabeau que foule l’épicier sous son pied plat. « Il n’y a plus d’énergie à Paris. Un poignard est une curiosité que l’on pend à un clou doré, et que l’on pare d’une jolie gaine. Femme, idées, sentiments, tout se ressemble ; il n’y a plus de passions parce qu’il n’y a plus d’individualités. Les rangs, les esprits, les fortunes ont été nivelés, et nous avons tous mis l’habit noir, comme pour nous mettre en deuil de la France morte. » (Balzac.)
Hommes dont les reins sont forts ! Laissez pleurer les veuves ! Qu’elles répandent, pieuses, des linceuls sur les cadavres et des feuilles de roses sur les tombeaux ! Qu’elles pendent des couronnes d’immortelles aux branches noires des cyprès ! Mais vous, ne passez point votre temps à parer les morts. Cessez d’embellir Paris, cessez d’élever