centre de ralliement des races parvenues au même degré de civilisation qu’elle, comme le boulevard des sociétés bourgeoises d’Occident.
En effet, comme la France, ces nations comptent environ dix siècles de christianisme définitivement établi ; — comme la France, elles ont passé le temps des guerres de conquêtes ; — comme la France, elles sont entrées dans la phase sanglante des guerres civiles ; — comme la France, elles ont poussé jusqu’à leurs dernières conséquences les principes du Monopole et de la Propriété ; — Et la France leur sert forcément de centre, parce que ses mœurs et sa langue ont une extrême analogie avec les leurs ; parce qu’elle forme, au milieu d’elles, une puissance unitaire, riche, armée, occupant la plus grande superficie du sud-ouest de l’Europe.
Le dernier mot de la Civilisation, du Privilège n’est pas donné par une seule des nations bourgeoises d’Occident, mais par toutes. L’Angleterre exerce l’empire du commerce sur les mers lointaines. La France domine jusqu’à un certain point l’Europe occidentale par son bel air, sa jactance littéraire, l’arrogance de sa diplomatie et la crainte qu’inspire sa force relative. Les nationalités bourgeoises qui l’environnent sont devenues comme ses préfectures : elles exécutent ses ordres, parce qu’elles comptent sur sa puissance pour les sauver des deux Barbaries redoutées : barbarie cosaque et barbarie socialiste. — « L’Intérêt, dit Montesquieu, est le plus puissant monarque de la terre. »
La France ainsi étendue — l’Europe occidentale, si l’on veut — je l’appelle un cadavre. Car elle est prise dans un engrenage social qui ne lui permet ni de reculer, ni d’avancer, ni de faire un écart, engrenage qui comprime les hommes et les peuples au point qu’ils ne sauraient plus avoir de caractères distinctifs. Or l’immobilisme et l’uni-