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l’immobilisme, l’hypocrisie et la peur ; les bourgeois civilisés l’abandonneront à ses propres ressources avant même que la lutte soit sérieusement commencée. Les gouvernements d’Occident s’en vont en guerre comme le général Blaser. Quand ils regarderont derrière eux, au moment d’ouvrir le feu, ils ne trouveront plus ni canons ni soldats ; ils le pressentent et demandent la paix à deux genoux au mal léché du Nord. On commence à voir, comme moi, que les guerriers d’Occident, sont tout au plus bons à auner du calicot. Vous verrez que les Français en riront beaucoup et en accuseront le gouvernement. Pauvre gouvernement ! comme s’ils ne l’avaient pas fait à leur image, laid, lâche louche, menteur, et violateur de serments !

Je maintiens donc que le peuple russe ne peut faire autrement que d’envahir l’Europe occidentale ; — que l’Europe occidentale ne peut faire autrement que de s’agenouiller bien bas devant le despotisme cosaque ; — et que les tyrannies russe et française s’élèveront et s’abaisseront, l’une et l’autre, au niveau de leur tâche.


IX.   Au pouvoir, l’homme est forcé d’agir, d’agir beaucoup, d’agir pour tous. Or, l’homme agissant pense peu. Pour que l’action soit prompte, il faut que la réflexion soit nulle. Car la Réflexion engendre le Doute à la paupière tremblante, fatal à la passion et aux actes.

Il en est de même dans les sociétés. Les factions, les partis, les sectes, les assemblées, comités et conseils délibèrent, discutent, morcellent les décisions, gaspillent les ressources,...... et en définitive n’agissent point. Plus les sociétés sont sérieusement menacées, plus elles sont rapprochées des deux termes de la vie, plus aussi elle exagèrent l’autorité. Le Despotisme est le rempart des sociétés iniques ; il sert de nourrice aux peuples nouveau-nés et de garde-malade aux peuples en décrépitude.