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PETITE GRAMMAIRE BRETONNE

paille sous la tête et cinq pieds de terre par dessus, voilà les biens du monde (qu’on emporte) au tombeau.

Barzaz-Breiz, Chants populaires de la Bretagne, publiés par le vicomte H. de la. Villemarqué.

D’an emgan ma unan ne dann ket, Santez Anna zo ganin kevred.

Je ne viens pas seul au combat ; sainte Anne est avec moi.

Ibid.

79. C*est seulement à partir de 10 syllabes que la place de la césure est fixée, de celle façon : 10 = 4 + 6 et 5 + 5 ; 12 = 6 + 6 ; 13 = 7 + 6, quelquefois 6 + 7 ; 15 = 8 + 7 ; et même 17 = 8 + 9.

80. Les diphtongues peuvent, en général^ compter pour une ou pour deux syllabes ; mais il ne faut pas abuser de cette dernière prononciation, surtout quand on écrit dans un autre dialecte que celui du Léon.

81. On vient de voir que la rime est quelquefois remplacée par une simple assonance : tad, map. Les finales dures s’accordent avec les douces : ket, kevred, puisqu’on pourrait écrire aussi ked et kevret.

Nous n’avons donné d’exemples que de rimes plates ; les rimes croisées ou mêlées autrement sont beaucoup moins fréquentes.

82. Le langage poétique a des inversions spé-