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VERBES

d’habitude, ben, qui ne se confond pas toujours avec eux.

Il y a trois présents personnels de l’indicatif :

L’un, bezan, hezann, tréc. bean^ bezez, tréc. bées, etc., répond à kanah, kanes pour la forme, mais quant à remploi c’est seulement un présent d’habitude. Il est souvent remplacé en Tréguier par l’aoriste ben, etc. : pa vezan skuiz e kouskan quand (toutes les fois que) je suis fatigué, je dors.

Le second présent implique, en général, l’idée d’un état accidentel : oun, tréc. on je suis, oud, eo tréc. e ; ûmp, oc’h, int. Exemple : Pa ’z oun skuiz, ez ann da gousket comme je suis fatigué, je vais me coucher.

Le troisième présent, qu’on pourrait appeler présent d’actualité, est emaouUy emoun, tréc. emon ; emaoud, emout ; ema, ma, tréc. eman, ’mah (et aussi ediy emedi) ; emaompy emomp ; emaoc’h, emocli ; emaint, eminty tréc. emeint, ’meint. Il met en relief l’instant où quelque chose existe : Ema o trémen, tréc. ’man ’trémen a il est passant », le voilà qui passe.

Autres exemples d’emplois de ces trois présents : Pelec’h ’vez kavet marmouzet ? littéralement « où est (en général) trouvé des singes ? )> Où trouve-t-on des singes ? Er broiou tom, — Pelec’h eo ? Dans les pays chauds. — Où est-ce ? Pelec’h eman ar marmouz em boa guelet duze ? Où est (actuellement) le singe que j’avais vu chez vous ?