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MUTATIONS DE CONSONNES INITIALES

prend c’h au fém. : ar galoun (tréc. -on) le cœur, pl. ar c’halounou (tréc. -ono), et g ou c’h au masc. animé : ar c’hereourien, (tréc. ar gereerien, ar c’hereerien) les cordonniers.

L’h initial n’est pas senti après l’article.

Le d initial tombe dans dôr porte : an ôr.

7. L’article affaiblit les initiales muables de l’adjectif, sauf d : tener tendre, an denera la plus tendre ; kaer beau, eur gaer a vuoch « une belle (de) vache, » comme en français « un drôle d’homme. »

Cet affaiblissement se produit d’ordinaire, dans les adj. ordinaux, même pour le masc. : an drede deiz, tréc. an drede dé le troisième jour.

8. L’adjectif qui suit un nom fém. sing., ou un nom masc. pluriel de personne, s’affaiblit, à moins qu’il ne commence par k, p, t, le nom finissant par une autre lettre qu’une voyelle ou une liquide (l, m, n, r) : ar verc’h vâd la bonne fille, pl. ar merc’hed mâd ; ar botred vâd les bons garçons.

L’adjectif qui commence par d ne s’affaiblit pas après d, t, s, z ; il peut rester intact, après n, même en Léon.

Le mot plac’h maintient aussi l’initiale suivante intacte, ce qui confirme la corrélation entre les règles de l’article et celles de l’adjectif.

La règle ne s’applique pas toujours rigoureusement, -en ce qui concerne les pluriels.