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Le brigadier Frédéric.

VI

Après cela, l’hiver se passa comme à l’ordinaire : de la pluie, de la neige, de grands coups de vent à travers les arbres dépouillés, des sapins déracinés, des roches éboulées couvrant de terre les chemins au bas de la côte. C’est ce que j’avais vu depuis vingt-cinq ans.

Et tout doucement aussi le printemps reparut. Le bétail redescendit s’abreuver à la rivière ; Calas se remit à chanter en claquant du fouet, et le coq à battre des ailes sur le petit mur de la cour, au milieu de ses poules, en remplissant de sa voix claire tous les échos de la vallée.

Ah ! comme tout cela me revient, Georges, et