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Le brigadier Frédéric.

IV

Tu comprends, Georges, qu’après cela tout alla très-bien. Je n’avais plus à m’inquiéter que de mon service. Jean Merlin et sa mère Margrédel venaient passer les dimanches à la maison.

C’était l’automne, l’ouverture de la pêche et de la chasse ; le temps de la pipée et de la tendue au bois, des nasses et des verveux à la rivière.

Le vieil horloger Baure, de Phalsbourg, arrivait comme autrefois, avec sa grande gaule et son sac à truites ; Laflèche, Vignerel et d’autres, avec leurs pipeaux et leurs gluaux ; les messieurs de Saverne, avec leurs chiens et leurs fusils ; on sifflait, on criait ; on tirait des lièvres et de temps en temps un chevreuil ; ensuite tout ce monde venait casser une croûte et se rafraîchir à la