Page:Erckmann-Chatrian - Le brigadier Frédéric, 1886.djvu/240

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

234
Le brigadier Frédéric.

flamboyait, voyant la chambre bien propre, la vieille armoire au fond, les vieux cadres de la maison forestière pendus au mur, et notre vieille horloge en train de marcher dans le coin à droite, derrière la porte, Marie-Rose parut contente et me dit :

« Nous serons bien ici, mon père ; nous resterons tranquilles, et les Allemands ne nous chasseront pas plus loin. Pourvu que Jean arrive bientôt, nous vivrons en paix. »

Sa voix était enrouée.

Elle voulut aussi voir la petite cuisine sur la cour ; le jour arrivant par-dessus les toits, rendait ce réduit un peu sombre, mais elle trouva tout bien.

Comme nous n’avions pas encore de provisions, j’avais fait apporter le dîner de l’auberge, avec deux bouteilles de vin.

Starck ne voulut rien recevoir en dehors des frais de route. Il disait que dans cette saison on n’avait pas d’ouvrage au bois, et qu’il aimait autant être venu, que d’avoir laissé ses chevaux à l’écurie ; mais il ne pouvait me refuser un bon dîner, et puis il aimait aussi un bon verre de vin.