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Le brigadier Frédéric.

XI

Une fois retirés sous les roches du Graufthâl, j’espérais que les Allemands nous laisseraient tranquilles. Que pouvaient-ils nous demander encore ? Nous avions tout abandonné, nous vivions dans le plus pauvre hameau du pays, au milieu des bois ; bien rarement leurs escouades venaient dans ce coin, si pauvre qu’on y trouvait à peine de quoi réquisitionner quelques bottes de foin ou de paille. Tout me paraissait donc pour le mieux, et nous pensions n’avoir plus rien à démêler avec cette mauvaise race.

Malheureusement on se trompe souvent, les choses ne vont pas toujours comme on pense.

Bientôt le bruit courut que Donadieu, le grand