Page:Erckmann-Chatrian - L’Ami Fritz.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
L’AMI FRITZ.

bétail qui rentrait de l’abreuvoir, il m’a paru en bon état.

— Oui, oui, tout est bien, » dit la grosse fermière.

On voyait qu’elle avait envie d’embrasser Kobus, et la petite Sûzel paraissait aussi bien heureuse.

Deux garçons de labour, en blouse, sortaient alors avec la charrue attelée ; ils levèrent leur bonnet en criant :

« Bonjour, monsieur Kobus !

— Bonjour Johann, bonjour Kasper, » dit-il tout joyeux.

Il s’approchait de la vieille ferme, dont la façade était couverte d’un lattis, où grimpaient jusque sous le toit six ou sept gros ceps de vigne noueux ; mais les bourgeons se montraient à peine.

À droite de la petite porte ronde se trouvait un banc de pierre. Plus loin, sous le toit du hangar, qui s’avançait en auvent jusqu’à douze pieds du sol, étaient entassés pêle-mêle les herses, les charrues, le hache-paille, les scies et les échelles. On voyait aussi, contre la porte de la grange, une grande trouble à pêcher ; et au-dessus, entre les poutres du hangar, pendaient des bottes de