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L’AMI FRITZ.

alors de la cuisine avec un plateau chargé de tasses, et Katel suivait, portant sur un autre plateau la cafetière et les liqueurs.

Le vieux rebbe prit place entre Kobus et Iôsef. Frédéric Schoultz tira gravement de la poche de sa redingote une grosse pipe d’Ulm, et Fritz alla chercher dans l’armoire une boîte de cigares.

Mais Katel venait à peine de sortir, et la porte restait encore ouverte, qu’une petite voix fraîche et gaie s’écriait dans la cuisine :

« Hé ! bonjour mademoiselle Katel ; mon Dieu, que vous avez donc un grand dîner ! toute la ville en parle.

— Chut ! » fit la vieille servante.

Et la porte se referma.

Toutes les oreilles s’étaient dressées dans la salle, et le gros percepteur Hâan dit :

« Tiens ! quelle jolie voix ! Avez-vous entendu ? Hé ! hé ! hé ! ce gueux de Kobus, voyez-vous ça !

— Katel ! Katel ! » s’écria Kobus en se retournant tout étonné.

La porte de la cuisine se rouvrit.

« Est-ce qu’on a oublié quelque chose, monsieur ? demanda Katel.

— Non, mais qui donc est dehors ?

— C’est la petite Sûzel, vous savez, la fille de