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L’AMI FRITZ.

Les fenêtres se dégarnirent ; et comme l’anabaptiste remplissait les verres, le vieux rebbe tout joyeux, lui dit :

« Eh bien ! Christel, à quand les noces ? »

Ces paroles rendirent Sûzel et Fritz attentifs.

« Hé ! qu’en penses-tu, Orchel ? demanda le fermier à sa femme.

— Quand M. Kobus voudra, répondit la grosse mère en s’asseyant.

— À votre santé, mes enfants ! dit Christel. Moi, je pense qu’après la rentrée des foins… »

Fritz regarda le vieux rebbe, qui dit :

« Écoutez, Christel, les foins sont une bonne chose, mais le bonheur vaut encore mieux. Je représente le père de Kobus, dont j’ai été le meilleur ami… Eh bien ! moi, je dis que nous devons fixer cela d’ici huit jours, juste le temps des publications. À quoi bon faire languir ces braves enfants ? À quoi bon attendre davantage ? N’est-ce pas ce que tu penses, Kobus ?

— Comme Sûzel voudra, je voudrai », dit-il en la regardant.

Elle, baissant les yeux, pencha la tête contre l’épaule de Fritz sans répondre.

« Qu’il en soit donc fait ainsi, dit Christel.

— Oui, répondit David, c’est le meilleur ; et