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L’AMI FRITZ.

cela se rencontre ! Voyons, êtes-vous décidés, nous irons à Bischem ?

— Cela va sans dire ! cela va sans dire ! s’écrièrent Hâan et Schoultz.

— Et ces messieurs ? »

Speck et Hitzig s’excusèrent sur leurs fonctions.

« Eh bien, nous irons nous trois, dit Fritz en se levant. Oui, j’ai toujours gardé le meilleur souvenir des écrevisses, du pâté et du petit vin blanc de Bischem.

— Il nous faut une voiture ? fit observer Hâan.

— C’est bon, c’est bon, répondit Kobus en payant la note, je me charge de tout. »

Quelques instants après, ces bons vivants étaient en route pour Hunebourg, et on pouvait les entendre d’une demi-lieue célébrer les pâtés de village, les kougelhof et les küchlen, qu’ils disaient leur rappeler le bon temps de leur enfance. L’un parlait de sa tante, l’autre de sa grand-mère ; on aurait dit qu’ils allaient les revoir et les faire ressusciter, en buvant du petit vin à la fête de Bischem.

C’est ainsi que l’ami Fritz eut la satisfaction de pouvoir rencontrer Sûzel, sans donner l’éveil à personne.