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L’AMI FRITZ.

des choses saintes, comme un véritable païen ! S’il n’avait pas été le meilleur homme du monde, et s’il n’avait pas rendu des jugements à son tribunal, aussi beaux que ceux de Salomon, il aurait mérité d’être pendu ! Toi, tu lui ressembles, tu es un épikaures[1] ; aussi je te pardonne, il faut que je te pardonne. »

Alors Fritz se mettait à rire aux larmes ; ils montaient ensemble prendre un verre de kirschenwasser, que le vieux rabbin ne dédaignait pas. Ils causaient en yudisch des affaires de la ville, du prix des blés, du bétail et de tout. Quelquefois David avait besoin d’argent, et Kobus lui avançait d’assez fortes sommes sans intérêt. Bref, il aimait le vieux rebbe, il l’aimait beaucoup, et David Sichel, après sa femme Sourlé et ses deux garçons Isidore et Nathan, n’avait pas de meilleur ami que Fritz ; mais il abusait de son amitié pour vouloir le marier.

À peine étaient-ils assis depuis vingt minutes en face l’un de l’autre, — causant d’affaires, et se regardant avec ce plaisir que deux amis éprouvent toujours à se voir, à s’entendre, à s’exprimer ouvertement sans arrière-pensée, ce qu’on ne peut

  1. Épicurien.