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L’AMI FRITZ.

Le vieux rebbe reprit en plissant les yeux avec malice :

« Et qu’est-ce que tu as fait là-bas, schaude ? Je me suis laissé dire que tu as fait de grosses dépenses, pour creuser un réservoir à poissons. Est-ce vrai ?

— C’est vrai, David.

— Ah ! s’écria le vieux rebbe, cela ne m’étonne pas ; quand il s’agit de manger et de boire, tu ne connais plus la dépense. »

Et, hochant la tête, il dit d’un ton nasillard :

« Tu seras toujours le même ! »

Fritz souriait.

« Écoute, David, fit-il, dans six ou sept mois d’ici, lorsque le poisson sera rare, et que tu auras fait ton tour sur le marché, le nez long d’une aune, sans rien trouver de bon… — car, vieux, tu aimes aussi les bons morceaux, tu as beau hocher la tête, tu es de la race des chats, et le poisson te plaît…

— Mais, Kobus, Kobus ! s’écria David, vas-tu maintenant me faire passer pour un épicaures de ton espèce ? Sans doute, j’aime mieux un beau brochet qu’une queue de vache sur mon assiette, cela va sans dire ; je ne serais pas un homme si j’avais d’autres idées ; mais je n’y pense point d’avance, Sourlé s’occupe de ces choses.